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  • Marie-Hélène

Max Hartock – « J’ai voulu des compositions libres, non inscrites dans un style pré-défini. »


Le batteur et compositeur Max Hartock a sorti son 1er album « West Indies » début 2020. Je ne le connaissais pas avant, mais l’écoute de ce disque m’a donné envie d’en savoir plus sur son parcours et sa musique. À la fois beau et profond, « West Indies » est un album qu’on ne peut que vous conseiller de découvrir et de prendre le temps d’écouter du début à la fin.


Quand et comment la musique est-elle arrivée dans votre vie ?

Aussi loin que je m’en souvienne vers l’âge de 9 ans. Cela a commencé avec mon père, il écoutait certains dimanches des disques vinyles de musique antillaise, haïtienne, dominicaine. Avec mon frère, nous avons découvert cette culture musicale de manière informelle.


Qu’est-ce qui vous a attiré vers la batterie ?

C’est venu assez naturellement, à l’âge de 13 ans. J’ai commencé en autodidacte. Je tapotais avec des baguettes sur mes genoux en jouant par-dessus de la musique. L’instrument, je l’ai vraiment découvert à 15 ans avec un ami guitariste, on louait un studio de répétition pendant 2 heures. Et on jouait à fond. J’ai été attiré par le son de l’instrument et aussi par le fait de jouer avec les quatre autres membres du groupe, je me suis découvert une aptitude naturelle pour la coordination qu’exige l’instrument.


Vous avez exploré de nombreux univers musicaux, du métal fusion, au rock, en passant par le reggae, avant de découvrir le jazz. Qu’est-ce qui vous a donné envie de vous plonger dans le jazz à ce moment-là ?

Lorsque j’ai commencé à prendre des cours de batterie chez France Percussion, avec à l’époque Tony Saba comme professeur de batterie jazz, c’est vraiment venu confirmer mes affinités pour l’instrument. Ensuite, j’ai découvert une autre façon de jouer : pas seulement d’accompagner mais de créer d’autres rythmes. Ce n’est donc pas tellement une question d’univers musical défini. J’ai commencé petit à petit à développer mon langage musical. Bien sûr, tout cela s’est nourri de mes écoutes, j’ai écouté beaucoup de groupes jazz sur cassette et cd du jazz standard au jazz fusion, afro jazz, en passant par le jazzmodern.


Quels sont les artistes qui vous ont particulièrement touchés et / ou ont eu une place importante dans votre parcours musical ?

Mes influences parcourent plusieurs univers. Pour la musique caribéenne, je citerais les Shleu Shleu (groupe haïtien) Hilaire Hartock (batteur chanteur compositeur) Ophélia (chanteuse Dominicaine). Egalement, j’ai très jeune été fasciné par le Boléro de Ravel, le rythme impulsé. À l’autre bout de l’échiquier, je citerais Rage Against The Machine, System Of The Down, Sépultura. Ou encore, les accents toniques de James Brown. Si je pense aux batteurs qui m’ont inspiré, je parlerai d’Elvin Jones, Art Blakey, Papa Jo Jones, ou plus contemporains Keith Carlock, Mark Guiliana, Steve Gad, Jeff Ballard et ma référence absolue, Brian Blade. Dans les artistes jazz du moment, mes plus belles découvertes ont été le pianiste Tigran Hamasyan, les saxophonistes Joshua Redman et David Binney, notamment son travail avec le guitariste Wayne Krantz, et la vocaliste Gretchen Parlato.


Vous avez créé en 2016 un Quartet jazz contemporain, le MAX HARTOCK 4TET avec des musiciens d’horizons très divers ayant pour point commun le goût de la musicalité et de l’improvisation. Pouvez-vous nous parler plus précisément de ces musiciens ?

Oui il y a Virgile Lefebvre au saxophone, que j’ai rencontré à Jazz à Porquerolles il y a plusieurs années et avec lequel j’avais déjà collaboré. La chaleur de son timbre, généreux, m’a toujours bluffé. Richard Turegano au piano que j’ai rencontré lors de session au studio et de concerts. J’adore son jeu impressionniste. Bertrand Beruard à la contrebasse, je l’ai rencontré lors d’un concert avec le batteur camerounais Brice Wassy. Ce qui m’a plu, c’est ça précision rythmique et son écoute.


Vous avez sorti votre premier album « West Indies » en février. Qu’est-ce qui vous a donné envie, après des années de collaborations avec divers artistes, de sortir enfin un album avec vos compositions ?

Cela s’est fait en plusieurs étapes, d’abord j’ai commencé à proposer quelques compositions dans les groupes que j’accompagnais. Comme ça a plu, j’ai continué à élaborer des compositions, à expérimenter. J’avais plein d’idées musicales et des compositions finalisées. Je les ai testées au fil de l’eau, en faisaient de nombreuses sessions avec les musiciens jazz de tous horizons. J’affinais les arrangements, réécrivais certaines parties. Ce processus a pris environ 2 ans. Puis lorsque j’ai commencé à me sentir plus prêt, je me suis lancé en studio, pour l’enregistrement de l’album.


Comment le définiriez-vous en quelques mots / phrases ?

C’est un album jazz conçu dans une approche narrative, avec un soin apporté à la mélodie. J’ai voulu des compositions libres, non inscrites dans un style pré-défini. Par certains aspects, il est assez atypique dans la forme. Ce n’est pas à proprement parler du jazz caribéen, mais il s’inspire des racines de la musique traditionnelle antillaise : bélé, gwoka, kompa etc.


Est-ce qu’il y a un des morceaux de cet album que vous aimez particulièrement et si oui, lequel et pourquoi ?

Après les avoir beaucoup écoutés en session mixage, en tant que compositeur, je dirais que le morceau titre de l’album West Indies éclaire assez bien sûr ma démarche artistique. Et en tant qu’instrumentiste, je dirais En Transe et En Mouvement.


Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

Je travaille à poursuivre le développement de mon projet artistique, ce qui dans le contexte de crise COVID, est un challenge. La couverture presse favorable de l’album va j’espère m’y aider. Idéalement, l’appui d’un tourneur me permettrait de jouer davantage. Alors, à bon entendeur … !


Avez-vous des concerts de prévus ?

Absolument ! Je jouerai le 8 octobre 2020 au Sunset-Sunside Jazz Club pour célébrer la sortie de l’album. Puis, les 5 et 6 Décembre le Quartet jouera les compositions avec L’Orchestre Symphonique de Stanislas Kuchinski à l’Auditorium de Châtillon. Venez nombreuses et nombreux pour nous écouter.


Site internet: www.maxhartock.com Page Facebook: www.facebook.com/maxhartock

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