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  • Marie-Hélène

Christophe Menassier – « J’ai décidé de composer la BO d’un film qui serait le mien, celui qui se pa


« The Unknown Movie », c’est la BO d’un film qui n’a pas été tourné, mais dans lequel notre imaginaire nous plonge instantanément dès l’écoute du premier morceau. Cet album de Christophe Menassier est un voyage à la fois beau, apaisant et émotionnel.


Quand avez-vous commencé la musique, et quel a été votre parcours jusqu’à aujourd’hui ?

J’ai commencé la musique à 16 ans, ce qui est relativement tard. Un ami guitariste voulait monter un petit groupe punk-psycho-billy et il manquait un batteur, je m’y suis essayé. J’ai tout de suite adoré et j’ai commencé à beaucoup travailler l’instrument puis j’ai quitté l’école pour ne faire que ça. Par la suite, j’ai fait 2 écoles de musiques en tant que batteur pour apprendre et comprendre. Puis j’ai eu un groupe avec lequel j’ai beaucoup tourné (pendant 7 ans), j’étais batteur et chanteur, on jouait une fusion hard-core agrémentée de hip hop et reggae. En 2000, j’ai quitté le groupe car j’avais envie d’autre chose, travailler seul et découvrir les machines. Puis diverses collaborations, divers albums, et des projets très différents jusqu’à aujourd’hui.


Vous êtes multi-instrumentiste. De quels instruments jouez-vous et y en a-t-il un que vous appréciez particulièrement ? Si oui, pourquoi ?

Certainement à cause de mon passé de batteur, j’ai une grosse affection pour la basse en général. Je pianote, je joue de la guitare (très mal) mais j’aime toucher à tous les instruments par l’intermédiaire des machines, c’est comme ça que j’ai vraiment découvert et compris la musique. Sinon j’ai quand même une préférence pour les instruments percussifs.


Qu’est ce qui vous a attiré vers la composition de musiques de publicité ?

L’argent, sans tabou. Mais je suis également un enfant de la TV, parasité par la pub. Je me suis toujours dit que si je pouvais avoir l’opportunité de faire ses musiques, je me disais, « j’essaierai de faire mieux que ce que j’entends ». J’ai également eu la chance qu’on me confie très tôt des projets super, je me suis spécialisé au fil des années dans le luxe et très souvent j’ai des cartes blanches qui me permettent d’innover, d’avoir une totale liberté créative. Donc, gagner de l’argent en prenant un vrai plaisir dans la compo, j’ai aucun problème avec ça et en plus, je n’ai plus à subir les concessions à faire dans un groupe.


Qu’est-ce que vous aimez dans ce travail de composition de musique pour l’image ?

Je suis un passionné d’images, que ce soit le graphisme ou le cinéma. Le bonheur de pouvoir mettre en musique ou en bruitage une image est un plaisir dont je ne me lasse jamais. C’est très en raccord avec le réel, quand je me ballade en ville ou en nature, j’entends la musique, je l’imagine, c’est toujours là. Dés que je reçois un film, les premières images parlent toujours d’elles même, le reste n’est qu’inspiration et improvisation. Bref, je m’aperçois que ce n’est pas aussi facile à expliquer que ce que c’est facile à aimer.


Vous avez également composé pour du théâtre et du cirque moderne.

Oui, j’ai composé l’année dernière 2 spectacles pour le théâtre , « Ombre » de Lamine Diane, un compte enfantin à travers lequel j’ai pris un immense plaisir à composer puis à le découvrir sur scène et « Columbia » de Cécile Léna , une expérience immersive dans l’univers de cette artiste extraordinaire. Je compose actuellement la musique d’un spectacle de cirque aérien pour la compagnie Gratte-Ciel basée à Arles. Un projet géant qui m’éclate et qui verra le jour en fin d’année.



Votre dernier album “The Unknown Movie”, est sorti en avril. Comment voyez-vous cet album ?

Après quelques mauvaises expériences dans le cinéma français, j’ai décidé de composer la BO d’un film qui serait le mien, celui qui se passe dans ma tête. J’avais envie de montrer ma couleur musicale, un travail sur mes émotions et les émotions. L’idée avec cet album était de dire à un réalisateur : si tu veux faire une comédie française, ne m’appelle pas Si tu cherches des choses plus fragiles, plus nuancées, plus romantiques ou plus torturées, on peut en discuter.


Entre son titre et cet univers musical dont les mélodies créent instantanément des images, on ne peut que penser au cinéma. Quels sont les films et / ou les musiques de films qui vous ont marqué ?

Je pense être un public assez facile même si je suis très critique. Disons que je voue un grand respect à Alejandro Inarritu, un immense amour à Kubrick, j’adore la simplicité et l’efficacité de Mr Eastwood, j’adore le cinéma indépendant américain, le festival Sundance est pour moi un très bon baromètre qualitatif. J’adore le cinéma coréen de Bons Joon-Ho ou Park Chan Wook. Je suis un inconditionnel des séries scandinaves et un grand amateur de western spaghetti. Bref, le choix est large.


Pour quels genres de films aimeriez-vous composer ?

Si Michel Gondry donnait une suite à « Eternal Sunshine of the Spotless mind », je donnerais tout pour pouvoir écrire aussi magnifiquement que Jon Brion. Sinon, un film comme « Biutiful », je signe tout de suite.



Quels sont les projets auxquels vous avez participé qui vous ont le plus marqué ou que vous avez particulièrement aimé ?

J’aime, même si c’est dur parfois de travailler en couple, composer avec ma chérie, on a un duo electro-pop qui s’appelle Loo & Monetti et qui a son petit succès .


Quelle est la place de la musique dans votre vie ?

Je ne sais pas trop, je travaille tous les jours, au minimum 9 ou 10 heures depuis une vingtaine d’années, donc ça prend de la place. Au final, j’écoute moins de musique que ce que j’en compose même si j’essaie de rester à la page. Je ne fréquente pas tant de musiciens que ça, ça me permet de parler d’autre chose quand je sors du studio.


Quelle serait votre définition de la musique ?

J’adore cuisiner et quand je cuisine, j’ai l’impression de faire de la musique. Je vous laisse avec ça .


Quels sont vos projets pour les prochains mois ?

L’enregistrement imminent d’un live qui sortira à la rentrée avec des titres de mon album. Nous serons avec Loo&Monetti en concert le 18 septembre à Paris. Je travaille intensément sur le spectacle de la compagnie « Gratte Ciel » avec une chanteuse à distance installée à Berlin (Malika Alaoui) qui va être magnifique et qui va faire le tour du monde avec une jauge à 8000 personnes! Sinon, je travaille aussi sur mon deuxième album qui sera la suite du « film inconnu », et qui peut être ici là sera connu! Le label « DecemberSquare », avec lequel j’ai signé en plein confinement, m’accompagne là-dessus.


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